L’obésité et le diabète de type 2, ainsi que des maladies génétiques rares qui touchent le métabolisme du foie comme la glycogénose de type 1, s’accompagnent d’une accumulation de graisses dans le foie, appelée stéatose, conduisant à un foie gras. La stéatose hépatique touche 30% de la population générale. Parfois sans conséquence, elle peut évoluer vers la pathologie, avec le développement d’une fibrose qui est due à la formation anormale de tissu pour réparer les cellules endommagées du foie, puis d’une cirrhose et dans certains cas de tumeurs du foie. Des dépôts lipidiques sont également à l’origine de problèmes rénaux qui adviennent dans le diabète de type 2 comme dans la glycogénose de type 1. Mieux comprendre et prévenir le développement de la stéatose et de ses complications est donc un enjeu majeur de santé publique aussi bien dans le diabète et l’obésité que dans la glycogénose.
Au laboratoire, nous avons découvert une nouvelle fonction de l’intestin aux effets « anti-obésité » et «anti-diabète ». Lorsqu’il synthétise du glucose, l’intestin envoie un message nerveux au cerveau, lequel régule l’appétit et l’équilibre glycémique. De plus, nous avons montré deux effets bénéfiques majeurs: une diminution de l’accumulation de graisses dans le foie et dans le tissu adipeux de souris nourries avec un régime déséquilibré, et une prévention du diabète.
Notre projet s’intéresse aux effets protecteurs de cette production de glucose par l’intestin sur la stéatose et la fibrose hépatiques ou rénales, sur le développement tumoral et sur l’obésité et le diabète en général. Nous avons fait l’observation déterminante que cette fonction intestinale est induite par les aliments « santé » que sont les protéines et les fibres alimentaires (qu’on trouve principalement dans les fruits et légumes). Ainsi, nous cherchons à identifier des molécules naturelles issues de ce type d’aliments, qui seraient capables d’activer la production de glucose par l’intestin, et pourraient être utilisées pour prévenir les atteintes hépatiques et leurs développements pathologiques (dont le cancer) accompagnant le diabète et l’obésité.